Zagato a produit tellement de belles voitures à mes yeux (j’ai un faible pour l’Aston Martin DB7 Zagato), qu’il est difficile d’évoquer, pour l’amateur de belles carrosseries que je suis, l’une de ses œuvres les plus bizarres. Car c’est bien lui qui commit l’Autech Stelvio produite entre 1989 et 1991.
Autech est une filiale de Nissan créée en 1986 et spécialisée dans les véhicules « spéciaux » (des modèles de courses jusqu’aux véhicules adaptés aux personnes handicapées, mais aussi des limousines, comme l’Autech-Nissan President Royal). Désireux de surfer sur l’incroyable explosion du marché japonais, la direction de Nissan décide de réorienter sa filiale vers la réalisation en petite série de voitures « de designer ». A l’origine, la petite marque doit produire 10 projets différents, portant tous le nom d’un col italien.
C’est donc le carrossier italien Zagato qui s’y colle pour le premier col. A la même époque, il produit aussi la SZ (Sprint Zagato, lire aussi: Alfa Romeo SZ) pour le constructeur italien Alfa Roméo, et il est difficile de ne pas y voir un lien fort avec la Stelvio, qui avouons le est nettement moins réussie (oui vous avez bien lu Stelvio, Alfa Romeo n’est pas allé chercher très loin un nom pour son SUV premium).
Le jour de la présentation au patron d’Autech, Shinichiro Sakurai, le staff transalpin devait se dire qu’il n’avait pas été très inspiré sur ce dessin là, mais contre toute attente, le projet est validé. Basée sur la Nissan Leopard, la Stelvio reçoit un V6 3 litres développant 280 ch (on parle en réalité d’une puissance supérieure de 40 ch, mais un « gentleman agreement » entre les constructeurs japonais les auto-limitait à cette puissance, qui fut donc annoncée officiellement, lire aussi: The Japanese Gentleman’s agreement).
Les chassis et les moteurs sont fabriqués au Japon, envoyés ensuite en Italie pour que Zagato y ajoute la carrosserie fabriquée à la main (au marteau pour être exact), puis retournés au Japon pour y être vendu au prix faramineux de 17,5 millions de yens (environ 700 000 F de l’époque, soit le prix d’une Ferrari Mondial). Le constructeur annoncera avoir produit 203 exemplaires (200 de la série limitée et 3 prototypes) entre 89 et 91, mais on parle en fait de 104 exemplaires réellement produits, ce qui en fait une vraie rareté.
Le dessin particulier (les rétroviseurs extérieurs intégrés au capot avant, les jantes façon BX), pour ne pas dire raté et rapidement daté, conduit Zagato à proposer un nouveau dessin pour le deuxième projet, la Gavia. Ce qu’elle gagne en douceur, elle le perd en originalité (pour tout dire, la Gavia est très banale). Elle sera un échec puisque seuls 16 exemplaires seront produits avant que Nissan n’arrête les frais de l’aventure Autech.
Sachez qu’il vous sera quasiment impossible d’acheter une Stelvio, tous les exemplaires dormant au chaud chez des collectionneurs japonais, mais en aviez-vous réellement envie ?
A lire aussi: Aston Martin V8 Zagato
13 Comments
[…] très subjectif, et j’admets que le Zagato n’a pas produit que du beau (lire aussi : http://boitierrouge.wordpress.com/2014/03/17/lautech-stelvio-ne-ressemble-a-rien/). Mais il faut avouer que souvent, Zagato a fait de […]
[…] veux pour preuve cette drôle de voiture prévue pour Nissan, l’Autech Stelvio (lire aussi : http://boitierrouge.wordpress.com/2014/03/17/lautech-stelvio-ne-ressemble-a-rien/). Autant dire que chez l’ami Zagato, il y a à boire et à […]
[…] Stelvio: Stelvio […]
[…] veux pour preuve cette drôle de voiture prévue pour Nissan, l’Autech Stelvio (lire aussi : Autech Stelvio). Autant dire que chez l’ami Zagato, il y a à boire et à […]
[…] l’avion du retour que j’ai trouvé. J’avais parlé d’Autech (lire aussi : Autech Stelvio), pourquoi ne pas continuer dans ce […]
[…] ligne à coupé le souffle (bon je sais, j’aime Zagato même quand il se loupe, lire aussi : Autech Stelvio) et un blason anglais sur le capot. Mieux, alors qu’elle est présentée (en retard) à […]
Je trouve qu’elle a un petit air de Ford Mustang SVT Cobra R.
On va dire que Zagato, c’est un peu le Dali de la carrosserie , perso j’aime, même si c’est décalé et pas très heureux des fois, mais ça reste du Zagato, parce que sinon, il a pondu de vrais chefs-d’oeuvres également …..
[…] Ce qui est sûr, c’est que le salon de Genève 1983 et le concept-car Zeta 6 relancèrent Zagato. L’année suivante, la carrosserie récupérait le contrat de fabrication de la Maserati Biturbo Spyder (lire aussi : Maserati Spyder) et de son dérivé coupé Karif (lire aussi : Maserati Karif). En 1986, c’était donc au tour d’Aston Martin s’offrir les services de Zagato, tandis qu’en 1989, Alfa Romeo renouait enfin avec son ancien partenaire et lançait l’étrange Alfa Romeo SZ (lire aussi : Alfa Romeo SZ). Enfin, cerise sur le gâteau, Zagato signait avec Nissan pour le dessin et la production de la fameuse Autech Stelvio (lire aussi : Autech Stelvio). […]
[…] très subjectif, et j’admets que le Zagato n’a pas produit que du beau (lire aussi : Autech Stelvio). Mais il faut avouer que souvent, Zagato a fait de […]
[…] de curiosités amusantes, comme l’Autech Stelvio dessinée par Zagato (lire aussi : Autech Stelvio), l’Autech Nissan President Royal Limousine (lire aussi : Autech President Royal Limousine) […]
[…] de Nissan offrit au monde ébahi la fabuleuse Stelvio, dessinée par Zagato (je vous laisse juge : Autech Stelvio). Depuis les années 80, Autech conçoit pour sa maison mère Nissan des limousines (lire aussi : […]
[…] Lire aussi: Autech Stelvio […]