Il y a des modèles dont je ne sais pas trop quoi penser. C’est le cas de la marque britannique Panther, née dans l’esprit d’un designer de mode et accessoirement fortuné (ce qui avouons le facilite les choses). Après avoir produit un modèle inspiré de la Jaguar SS100, Bob (appelons le ainsi) décide de concevoir un modèle plus personnel. Ce sera la Lima.
Dans la la lignée des extravagantes Excalibur (lire aussi : Excalibur) ou Clénet (lire aussi : Clénet Coachworks), Bob se met en tête de produire un roadster néo-rétro à la sauce british, une sorte de Morgan moderne. L’ami est persuadé qu’un marché de ce genre existe aussi en Europe, et particulièrement à Londres, où conduire « différent » est une religion (et vous comprenez mieux pourquoi j’aime Londres désormais). Il faut comprendre que de l’autre côté de la manche, on n’a pas les même réticences qu’en France en matière d’automobiles. Au contraire, rouler en Rolls Royce pourrait parfois passer pour plébéien. Cela aura permis à nombre de marques confidentielles de perdurer, et à l’époque, on pouvait rouler en Bristol, en Jensen (lire aussi : Jensen Interceptor), en Lotus, en Morgan, en Aston Martin, en Bentley, en Rolls, ou pour les plus démunis en une multitudes de petites marques ne fournissant souvent que le kit de montage.
Rouler différent, tel est d’ailleurs le credo de Robert Jankel. Dans les années 70, Londres est toujours ce « swinging London », malgré l’explosion des Beatles. Il reste encore les Stones, et la mode du Ska ne va pas tarder à déferler. Quoiqu’il arrive, on fait toujours la fête à Londres, et on roule autrement. C’est dans ce contexte qu’apparaît la Lima. Sur la base d’une Vauxhall Magnum (qui n’a rien d’un foudre de guerre), Jankel va créer un roadster à l’allure moderne et rétro en même temps. Malgré son statut de styliste, Bob ne fait pas dans la dentelle, à l’image de sa calandre « coupe frites » et de son long capot. Peu importe, l’évocation des années 30 est là.
Si la base vient de chez Vauxhall, la cellule centrale est tout bonnement reprise des jumelles MG Midget et Austin Healey Sprite. Sous le capot, le placide 4 cylindres de la Magnum de 2,3 litres et 110 ch est suffisant pour les 885 kg de la belle, sans pour autant en faire une sportive. Tout juste atteint-elle un bon 177 km/h en vitesse maxi. Cela dit, désormais, la limitation à 130 n’en fait plus vraiment un problème. La carrosserie est un mix entre métal (pour la cellule centrale) et polyester (pour le reste).
Lancée en 1976, la Lima connaîtra un certain succès en deux versions successives : la Lima Mk I (1976-1979) produite à 547 exemplaires, et la Lima Mk II (1979-1982) produite quant à elle à 360 exemplaires, pour une production totale de 907 exemplaires. Avec la Lima, n’espérez pas une sportive, vu son manque de rigidité… Il s’agit d’un modèle assez « américain » dans l’esprit : le cruising le long du remblai de La Baule ou des Sables d’Olonnes sera plus dans ses cordes que l’attaque des routes sinueuses et alpines.
Si l’envie de retrouver l’ambiance des 70’s à l’anglaise vous tente, vous pouvez en trouver une pour environ 15 000 euros (avec CG française), un peu moins pour une version anglaise RHD. A moins que sa remplaçante, la Kallista, ne vous tente aussi (lire aussi: Panther Kallista). En tout cas, malgré ses outrances et ses fautes de goût, la Lima vous transporte dans un monde original qui a tendance à disparaître aujourd’hui en matière d’automobile, sauf à dépenser des fortunes…
En savoir plus : http://www.panthercarclub.com/
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