On ne parle que de ça, la voiture électrique. On le sait tous, l’électrique c’est l’avenir, Boîtier Rouge a voulu savoir si c’était aussi le présent. Peut on rouler en électrique tous les jours? Que vaut au quotidien la star la plus branchée, j’ai nommé la Tesla Model S (un modèle que nous avions déjà testé ici : Tesla Model S P90D), quelles sont les voies à suivre pour une éco mobilité? Autant de questions auxquelles nous allons répondre en faisant un périple sans pétrole, et en partant à la rencontre d’usagers ayant déjà franchis le pas.
Une semaine en utilisant le moins d’essence possible, voilà l’objectif avec lequel je commence ce road trip. Après avoir testé pas mal de voitures ces derniers mois, sur route ou sur circuit, roulé souvent en ancienne ou en sportive, fait un paquet de voyages presse en avion, il était clair que mon bilan carbone de l’année écoulée était en dehors des clous. Clairement les transports ne sont pas les seuls responsables des pics de pollutions parisiens, et loin de moi l’idée de relancer ici ce fumeux débat. Mais à l’heure où on empêche les pauvres d’avoir une bagnole j’ai quand même voulu me tourner vers l’avenir, celui où les particules fines des Diesels ne provoquent plus 50 000 morts par an.
La première étape de mon périple consiste à aller récupérer une Tesla Model S en région Parisienne. Vous commencez à le savoir si vous êtes lecteur régulier et que vous suivez mes road trips, j’habite Bayeux en Normandie. Je décide donc de me rendre à la capitale en empruntant le réseau de bus. Ne voyez pas dans ce choix une quelconque admiration pour un homme politique fraîchement élu mais uniquement une question de coût, Boitier Rouge étant, je vous le rappelle le plus fauché de tous les médias auto. Premier problème, les bus ne passent pas par la tapisserie de Bayeux et je dois donc emprunter un train pour rejoindre le bus. Pour prendre le bus il faut le vouloir. Marcher 15 minutes pour rejoindre la gare, atteindre la gare de Caen après 20 minutes de train et attendre le départ du fameux autocar. Il est 9h du mat, je me suis levé à 6h et pour l’instant j’ai fait 25 bornes et c’est la mine fatiguée et avec un croissant et un café que je me présente au chauffeur Ouibus, filiale de la chère SNCF. Avant même que je n’ai eu le temps de le saluer, le chauffeur grognon me prévient “si vous comptez monter dans mon bus avec votre croissant, vous oubliez tout de suite, tant que les gens boufferont comme des porcs ce sera interdit”. Le ton, peu aimable, est donné, bienvenue dans le Caen-Paris à 9 balles camarade. Pour le côté écolo de ce trajet c’est loupé. Le bus, un bon vieux Diesel est sûrement intéressant quand il transporte 70 personnes mais ce matin nous sommes peu nombreux à nous laisser tenter par ce mode de transport alternatif, une quinzaine tout au plus. Au moins je n’aurais pas à supporter la présence d’un voisin de siège, l’espace étant compté. La place pour les jambes est mesurée et, à côté, un vol low cost chez Ryanair passerait pour un lieu de détente. Nous arrivons à la Défense peu avant midi, respectant le timing prévu, ce qui est un bon point par rapport aux trains systématiquement en retard sur cette ligne.
Avant de prendre le volant d’une Tesla il y a une petite formation. Entre l’Autopilot, les différents modes de charge, et les innombrables fonctionnalités il y a de quoi faire. En cela, c’est une première expérience. Le simple fait de vous glisser derrière le volant vous projette 10 ans en avant. L’immense écran trônant au milieu de la planche de bord dépourvue de boutons sera un jour dans toutes les voitures, mais pour l’instant il est chez Tesla. On peut penser ce qu’on veut d’Elon Musk mais ça faisait bien longtemps que personne n’avait réinventé l’automobile et ça apporte un vent de fraîcheur indéniable. Certes, il n’a pas inventé la voiture électrique, connue depuis les débuts de l’automobile, il n’a pas inventé les batteries au lithium présentes dans nos téléphones entre autres, mais il a réussi à vendre des voitures électriques haut de gamme en nombre et ça c’est le premier. Si aujourd’hui tous les constructeurs de la planète planchent sur ce mode de propulsion c’est tout simplement parce que Tesla leur a prouvé que si ils étaient tous capables d’en fabriquer il était également possible d’en vendre.
La première observation quand on se retrouve face à un Model S c’est que la voiture est belle. Pendant des années on nous a présenté des véhicules électriques qui étaient moches ou trop originaux. La Model S ne ressemble pas à une voiture électrique, elle ressemble à une bagnole tout simplement. Aujourd’hui rouler dans une BMW I3 qui au passage, a beaucoup de mal à trouver preneur, c’est s’exposer aux tirs de cailloux des enfants voire aux aboiements répétés des animaux apeurés. La grosse différence également est dans la façon de vendre les voitures. Tout d’abord on peut commander sa voiture sur internet, tout simplement. Le client Tesla configure son véhicule chez lui plus que n’importe quel autre client. Ce qui frappe quand on entre dans une des rares concessions Tesla, c’est le professionnalisme et la qualité du discours commercial hyper rodé dont fait preuve le personnel. Chez Tesla on est à la cool, en tennis et polo mais rien n’est laissé au hasard. La moindre interrogation du client laissera place à une explication dans les moindres détails. Au moment de récupérer les clés du carrosse après deux heures passées dans la concession de Chambourcy, je commence à percer la raison du succès de la marque.

Charger, c’est aussi patienter !
Je ne peux m’empêcher de penser à un de mes amis qui avait voulu, il y a quelques mois acheter une Zoé dans une concession Renault de ma campagne Normande. La première réaction du vendeur Renault habillé en costume Devred et mocassins la Halle aux chaussures avait été de lui rire au nez. Une voiture électrique, vous n’y pensez pas! Avant d’essayer de lui refourguer une Clio. Après avoir insisté pour avoir des renseignements sur la Zoé, mon ami laissa ses coordonnées pour un essai. Personne ne l’a jamais rappelé. D’un côté un constructeur qui dépense des millions d’euros en publicité pour vanter l’électrique mais dont les vendeurs sont franchement mauvais, de l’autre côté un constructeur qui ne dépense pas un centime en publicité mais qui maîtrise le commerce du 21ème siècle sur le bout des doigts. La publicité chez Tesla c’est le client qui s’en charge. D’ailleurs mon interlocuteur du jour me confie que les amis des clients deviennent rapidement des clients eux mêmes. La base du commerce, le bouche à oreille.

Tout le monde veut monter dans une Tesla !
C’est bien beau la Californie mais moi j’ai prévu de rentrer en Normandie et il est déjà tard quand je quitte la région parisienne. Ma plus grosse interrogation provient évidemment de l’autonomie. Vais je pouvoir rentrer chez moi? Est ce que je vais devoir rouler à 80 sur l’autoroute pour rejoindre un chargeur ? Il y a 239 kilomètres entre la concession Tesla et mon domicile, ce qui parait jouable mais il s’agit d’une autoroute et tout le monde sait que c’est là que ce type de véhicule consomme le plus. Petit détail qui a son importance, j’habite un appartement en centre ville au 3ème étage donc je ne pourrai pas charger le véhicule sur une prise domestique cette nuit. Il y a bien une borne publique à Bayeux mais qui nécessite une carte d’abonnement que je n’ai pas et qui implique de rentrer à pieds et de laisser un véhicule qui coûte le prix d’un pavillon sans surveillance. De plus, j’ai prévu de faire 300 km demain et de partir tôt. Pour compliquer le tout, il fait très froid en cette après midi d’hiver avec une température aux alentours de 0, ce qui augmente la consommation et réduit l’autonomie. Le modèle qu’on m’a remis est une Model S P90D. En dehors de la P100D, c’est le modèle le plus performant. L’autonomie annoncée est de 550 kms.
Les premiers kilomètres ce qui frappe le plus c’est le silence. On se surprend à entendre le bruit de roulement des pneumatiques sur le bitume, impossibles à entendre avec une voiture thermique. Dans les bouchons de la région Parisienne j’en profite pour activer l’Autopilot. Concrètement je suis farouchement opposé à la conduite autonome. Pourtant après 5 minutes dans les bouchons “au volant” d’une voiture qui conduit à ma place je change radicalement d’avis. Pas besoin d’accélérer ou de freiner, même le volant se tourne tout seul. Dans les bouchons c’est juste parfait. La voiture fait l’élastique avec le véhicule de devant dans la plus grande douceur et je me demande bien ce que pourrait m’apporter le fait de conduire dans des conditions pareilles. Une fois arrivé sur le ruban d’asphalte de l’A13 je garde la fonction activée et me voici parti pour rentrer sans conduire. Sachez qu’il ne s’agit pas à proprement parlé d’une voiture autonome. Vous êtes responsable de votre véhicule et le tableau de bord vous rappellera à l’ordre si vous ne touchez pas le volant de temps en temps. Mais la technologie est bluffante. Si vous arrivez à 140 sur un véhicule roulant à 110, la Tesla freinera automatiquement évidemment. Une simple pression sur le clignotant, elle déboîtera toute seule et entamera le dépassement. Mais il suffit de faire quelques dizaines de km avec le volant qui tourne tout seul pour comprendre que la technologie est bien prête pour la voiture autonome. On peut débattre autant qu’on le veut sur la législation et le côté philosophique de la chose, mais la technologie fonctionne. Le vrai risque est peut être là. On prend vite confiance, au point de rapidement reprendre de mauvaises habitudes.
L’Autopilot est ON, le cerveau est OFF. Vas y que je joue avec l’écran, que j’envoi des SMS, la concentration n’est clairement pas là. Un rétrécissement de voies va me donner la preuve que je devrais être plus attentif. Une portion de l’A13 passe de 3 à 2 voies, avec une absence partielle de marquage au sol. La Tesla intelligente devient bien bête tout à coup et une alarme me prévient que je dois reprendre le contrôle du véhicule. Dans ces conditions particulières, la voiture n’a pas su reconnaître la route.
J’arrive à Caen au Superchargeur Tesla. Situé au milieu d’une zone commerciale entourée d’hôtels et de restos, ce parking branché dispose d’une dizaine de places avec des superchargeurs. Je suis le seul Tesla man ce soir. Je sors, saisi le pistolet, branche la prise, le voyant change de couleur, c’est parti. Sur l’écran du tableau de bord, on m’indique l’avancée de la recharge. Cette info est également disponible sur mon smartphone via l’appli Tesla. Pratique quand on est en train de prendre un café en face. Je profite de ce premier arrêt pour faire le point sur la “consommation” et la surprise est bonne. Alors que je pensais arriver péniblement à Caen, il me reste encore 140 kms d’autonomie. J’aurai pu aller jusqu’à Cherbourg. Je décide de faire le plein complet avant de repartir. Je pensais que j’allais m’ennuyer, au final un sandwich et un appel téléphonique plus tard, la voiture sera prête avant moi. 1h15 chrono pour le plein complet mais 30 minutes pour remplir à 80% “le réservoir”. Loin d’avoir un fil à la patte, comme je le redoutais. La deuxième chose marquante c’est mon état. Après 300 kilomètres d’autoroute, on est toujours un peu fatigué par le ronronnement, la circulation. Dans une éléctrique l’absence de bruit se répercute sur votre corps et vous arrivez beaucoup plus détendu. Je me prends à rêver d’une traversée de la France en Tesla.

Niko et BR passent, pour l’occasion, dans la Manche Libre
“Arrête tes conneries, je crois que je vais vomir” C’est mon 3ème essai de Ludicrous Mode et mon pote Christophe est en train de virer au vert. A la première tentative, j’ai compris qu’on était dans le surnaturel et instinctivement j’ai relâché la pédale d’accélérateur. La deuxième tentative j’ai eu la sensation que mon coeur s’était arraché sous l’effet de l’accélération. J’ai pourtant l’habitude de conduire des voitures performantes, mais là on est plutôt dans l’essai de fusée. L’absence de bruit et de tout patinage accentue l’effet de la poussée. A chaque fois que je frôle la pédale de droite nous nous transformons en boule de papier dans une sarbacane. Sur la route vous fumerez tout ce qui existe, Porsche, Ferrari ou McLaren inclus. Le 0 à 100 de la version la plus puissante est de 2,7 secondes. A ce niveau de performance on tutoie les Bugatti Chiron ou Koenigsegg à plusieurs millions d’euros.
CONDE SUR NOIREAU VILLE MODÈLE DE L’ÉLECTROMOBILITÉ
Le lendemain matin, nous partons avec Jacques, mon photographe du jour à la découverte de Condé sur Noireau, renommé ces derniers temps Condé en Normandie. Cette petite ville de 5250 habitants est située dans une cuvette. On y arrive après une grande descente et il faudra franchir une côte pour s’en échapper. Pendant des décennies, la route par laquelle on entre en ville surplombait une usine de plaquettes de freins. Ferodo, Valeo, Allied Signal, Honeywell, au fil des ans, les noms changent mais l’usine reste. L’amiante aussi. On ne compte plus les victimes en dizaines, ni même en centaines, tant il est quasiment impossible de mesurer l’impact de cette industrie sur la santé des travailleurs de ce qu’on finira par appeler “la Vallée de la mort”. Un jour de 2011, Honeywell décide de délocaliser l’usine en Roumanie, où les salaires sont moindres, et où on peut empoisonner tranquillement les travailleurs. Depuis l’usine a fermé et à Condé on fait tout pour passer à autre chose, regarder vers l’avenir. Pour commencer l’usine a été rasée et on a pris un virage à 180 degrés.
L’objet de notre visite du jour est là, sur le parking de l’hôtel de ville. La livraison de plusieurs fourgons Nissan électriques destinés aux services techniques de la ville. Remplacer les véhicules thermiques par des 0 émissions n’est pas révolutionnaire et de plus en plus de mairies et collectivités s’y mettent. Mais à Condé on a entamé ce changement il y 3 ans déjà avec la livraison du premier Kangoo branché. Au départ sceptiques, les employés communaux ont rapidement été conquis par ces véhicules. Dans l’immense parc municipal, les policiers Municipaux peuvent faire leur ronde, sans enfumer les enfants qui jouent ou déranger les parents qui font la sieste.
Mieux, aujourd’hui, sous l’impulsion de la mairie et du premier adjoint c’est à une vraie révolution verte à laquelle assiste la ville. L’élu référent, Patrick Dujardin a même signé avec la Ministre de l’Environnement une convention liant la communauté de commune du pays de Condé et de la Druance au ministère de l’Environnement. Isolation de la mairie, installation de panneaux solaires sur la médiathèque, ou sur une station de pompage, remplacement des véhicules thermiques, au total l’Etat va octroyer 500 000 euros de subvention, soit 80 % des investissements envisagés. En décembre dernier, Patrick Dujardin, accompagné de Pascal Allizard, président de Condé Intercom, se sont vus remettre un Trophée des Territoires Electromobiles de l’Avere France dans la catégorie des Territoires de moins de 25 000 habitants. Pourtant à Condé on ne veut pas s’arrêter là. La livraison à ce jour de 9 véhicules électriques le prouve. Outre les services techniques de la mairie, un minibus électrique assurera bientôt le ramassage des personnes isolées, prouvant que l’éco mobilité peut rimer avec proximité. En allant chercher les personnes isolées, on crée du lien, et on permet à des personnes souvent âgées de venir en centre ville, et accéder aux commerces, médecins, ou services.
Mais là où nous avons été bluffés c’est quand on nous a dévoilé un système d’auto-partage. Oui, comme les Autolib Parisiens de Bolloré. D’ici quelques semaines, il sera possible aux habitants d’emprunter une des 3 Zoé Renault électriques pour un prix modique, moins de 10 euros par jour. Là encore, l’argument environnemental n’est que le prétexte à une meilleure mobilité et égalité des chances. Le chômeur sans voiture pourra aller travailler à Flers, situé à quelques kilomètres, le jeune se rendra à son stage ou ses activités et pour un coût infiniment moindre que l’achat d’une vieille voiture d’occasion, pourra disposer d’un véhicule propre, silencieux, et sûr.
A l’heure de quitter Condé, une question se pose, pourquoi chaque petit territoire de France ne suit pas cet exemple? Ce village prouve qu’une éco mobilité intelligente est possible, et montre la voie à suivre. Loin des restrictions de circulation drastiques des grandes villes, ou des interdictions abusives de vieux véhicules. Quand à Paris le smicard ne peut plus aller travailler avec sa Renault Clio, à Condé on l’incite plutôt à aller travailler en Zoé. En 3 ans la ville est passée au tout électrique avec 80 % de subventions. La flotte de véhicules électriques aura coûté infiniment moins cher à la collectivité que l’équivalent thermique, sans compter l’entretien et le coût du carburant.
Aujourd’hui 4 bornes de recharge rapide sont à disposition sur l’intercommunalité, loin devant beaucoup de grandes villes. Aujourd’hui tout le monde est convaincu et même le maire adjoint, qui s’est acheté à titre personnel une Nissan Leaf n’a plus envie de conduire de voiture thermique. Après lui avoir passé le volant de notre Tesla S, nous reprenons notre route , direction Caen, où d’autres belles rencontres nous attendent. Sur les routes sinueuses du Calvados, les qualités du châssis Tesla sautent aux yeux. Le centre de gravité est étonnement bas et malgré le gabarit respectable de la voiture, cela profite à l’agilité. Une vraie sportive cette modèle S. D’ailleurs avec ses jantes de 21 pouces, le confort est un peu ferme. Mais le plus agréable sur ces départementales c’est l’évidente facilité de dépassement. La puissance est disponible instantanément et un poids lourd d’ordinaire impossible à doubler se transforme en simple formalité.
LE TEST DU TAXI
Nous avons rendez vous avec Marco, chauffeur de taxi à Caen et fidèle lecteur de Boîtier Rouge. Si à Paris de plus en plus de ses collègues se convertissent à la fée électricité, Marco lui roule en Espace, n’est guère convaincu par mon américaine et arrive avec un petit apriori. Après avoir admis qu’elle avait quand même une belle ligne, Marco gare son Espace et prend le volant de la S. Sceptique mais curieux Marc m’interroge sur le nombre d’heures de recharges depuis la veille. Ma réponse le surprend un peu quand je lui annonce que j’ai fait seulement 1h15 de charge depuis mon départ de Chambourcy. Mais ce qui va achever notre chauffeur de taxi c’est le niveau de prestation générale de la Tesla. Le coffre est grand, l’espace à bord suffisant pour emmener 4 personnes et la douceur de la traction électrique est fort adaptée à la conduite coulée qu’on attend d’un taxi. Au moment de me rendre les clés, Marc me confie qu’on est très loin de ce qu’il imaginait. Cette voiture pourrait tout à fait remplacer son Espace thermique. Le seul point noir c’est que Marc fait souvent de très gros trajets. Difficile d’être réactif en autonomie quand on peut être appelé à tout moment pour aller porter un client à Marseille ou Lyon. En terme de coûts, le prix de départ d’une modèle S ou X serait rapidement compensé par les 1400 euros de gasoil économisés chaque mois.
ELON GENIE OU IMPOSTEUR ?
En 4 jours, mon portable n’a cessé de sonner. C’est l’autre effet Tesla, tout le monde veut faire un tour. Je ne compte plus les gens que j’ai emmené pendant ces 1500 kms, mes potes, ma mère, un taxi, des journalistes, un cadre, un chômeur, mon voisin philosophe, mon petit neveu de 4 ans, Arthur jeune communicant, Didier ancien banquier, tout le monde est unanime, cette voiture a 10 ans d’avance. Je pense surtout que les autres ont 10 ans de retard. Au cours de cet essai au long cours j’ai usé et abusé de superlatifs. Je suis désolé, vous auriez sûrement apprécié que je lui trouve des défauts mais je me dois d’être honnête. A mon sens, cette Tesla Model S est la meilleure voiture du monde. Le fait qu’elle soit électrique n’est finalement qu’un détail. La Tesla est belle, confortable, pas trop mal finie, innovante, facile à vivre, économique, et incroyablement performante. Chère ? Comparez avec une allemande haut de gamme… Si vous êtes fatigué elle conduit à votre place et vous n’aurez plus jamais les doigts qui puent le fioul. Libre à vous de vous arrêter dans les stations service, pour boire un café et satisfaire un besoin naturel. Aucun engin à 4 roues n’aura si peu d’inertie et de temps de réponse. Ah oui, petit détail, vous aurez le droit de rouler n’importe où…
Les autres constructeurs sont en train de réagir et on a du mal à croire que VW, Mercedes, Porsche, GM et les autres restent les bras croisés. Il y a deux courants de pensée aujourd’hui. Ceux qui pensent que Tesla ne sera jamais rentable et qu’ils se feront rattraper par plus gros qu’eux. Ceux qui pensent qu’Elon Musk a déjà pris une avance décisive. Sachez qu’aujourd’hui le garçon a crée Paypal, Tesla, des fusées qui décollent et viennent se reposer à la verticale, des batteries pour les maisons, des trains Hyperloop plus rapides que des avions, il veut aller sur Mars, relier notre cerveau à l’intelligence artificielle, creuser des tunnels…Partout où il passe Ellon révolutionne le marché. Dernièrement il a dévoilé un système de toits avec l’apparence de tuiles ou d’ardoises. Ce toit d’apparence classique cache des panneaux solaires capables de fournir l’électricité pour toute la maison. Ces ardoises magiques seront commercialisées dès cette année. Si vous travaillez dans une usine de tuiles ou de fabrication d’ardoises, sachez que vous allez changer de travail. Ce sera la prochaine révolution initiée par Tesla. Non seulement vous n’aurez pas besoin de centrales nucléaires pour recharger votre voiture, mais vous pourrez dire adieu à votre facture EDF.
Photos : Jacques Le Boucher, Niko Laperruque, Mairie de Condé sur Noireau
27 Comments
Une Tesla Model S « Taxi » il y en a au moins une sur Lille que je vois souvent passer devant chez Moi.
Petit aparté sur la Zoé et le comportement des vendeurs de chez Renault: on avait eu droit à une présentation de l’auto au boulot et je l’avais essayée.
Pour faire court, sur une concession ou une succursale, seul 1 commercial est formé et habilité à la vendre.
Et tout d’abord, il va sonder les motivations du prospect, et l’adéquation d’une auto électrique aux besoins et aux habitudes de déplacement, ainsi que les possibilités de recharge!
Si ça ne colle pas, il réoriente le prospect vers un autre commercial pour tenter de vendre une « thermique ».
Alors évidemment, si le prospect tombe sur n’importe lequel des AUTRES vendeurs, celui-ci va dégommer l’électrique pour se garder la vente d’une CLio ou autre!
Normal, les autres ne sont pas au courant…
en plus et en général, c’est un mec pas branché…
« Le chômeur sans voiture pourra aller travailler à Flers… »
S’il compte sur l’autopartage electrique de la ville pour aller bosser, il va vite se re-retrouver au chomedu. Il est impossible de compter sur ces voitures pour cause d’indisponibilité aléatoire et chronique. Avec 5 ans de recul, les stats de l’Autolib sont édifiantes : le nombres d’abonnés a fortement augmenté mais la frequentation par abonné a réduit d’autant. Pire, les enthousiastes de la premiere heure ont laché l’affaire, dégoutés par le manque de disponibilité. Ce systeme, présenté il a peu comme idilique, est un gouffre financier impossible a rentabiliser.
Pour en revenir au sujet, j’ai dépassé ma premiere Tesla sur l’A28 vers Alençon la semaine derniere. Elle se trainait a 80km/h entre 2 camions sur la file de droite… Ca m’a pas fait envie !
Elle attendait juste d’être à l’aspi !
C’est sûrement ça !
… Pour sauvegarder 0,5 Kwh
🙂
L’autolib’ m’a fait rire, car, étudiant à Paris, c’est elles qui m’ont donné le goût de l’automobile. Et sitôt parti en banlieue, je me suis précipité sur un bon vieux véhicule à gasole !
Ces autos sont mal finies (pas étanches), peu disponible (autopartage oblige) et je me souviens avoir eu beaucoup de bugs au début (peut-être amélioré depuis), avec pour compenser une assistance bienveillante et efficaces.
J’ai beau adorer le polluant Diesel, l’électrique présente comme-même l’avantage d’un couple énorme et immédiatement disponible. Cependant, je pense que pour des raisons de production et de gestion du réseau électrique, l’avenir de l’automobile est plus à l’électrique couplé à des super-condensateurs (mieux que les batteries li-ion, pour récupérer l’énergie de la décélération) et à un petit moteur Diesel ou essence (autonomie). Le 100% électrique étant réservé à des marchés de niches (véhicules urbains)
C’est rigolo de dire que la voiture électrique est l’auto de l’avenir alors qu’elle est plus ancienne que la thermique. …. 🙂
Tu oublies la vapeur ! Le Fardier roulait plus d’un siecle avant les premieres voitures electriques… Si ça c’est pas du thermique ! 🙂
Et le ruminant consommait de la pâture et rejetait du méthane que l’on a jamais exploité…
🙂
Haha.. pas faux, je me suis mal exprimé. ..
En automobile, dans ses début, la vapeur (pour l’autonomie) et l’électrique (pour la fiabilité) était au coude à coude, coiffée au poteau par le moteur a essence pour les deux qualité. …
Je ne pense pourtant pas que l’avenir sera à l’électrique généralisé. A l’heure où on parle de fermer des réacteurs nucléaires et d’économiser notre consommation d’électricité, je vois mal comment le réseau électrique Français pourrait supporter le pic de recharge d’un parc automobile électrique.
C’est relativement transparent car on recharge surtout la nuit, là où la production d’électricité est en surplus. On pourrait couvrir plus de 60% du parc sans AUCUNE capacité supplémentaire de nos centrales !
Et quand on doit faire plus de 300-400km dans la journée, c’est pour des longs trajets quelques jours part an où on peut utiliser les Superchargers (gratuits).
Bref, c’est un mythe et il y a une marge de progression ENORME avant que la production d’électricité soit un problème.
En tant que vendeur Renault, je suis très vexé du paragraphe sur la Zoe… Depuis quand juge t’on une multinationale, num1 en France, y compris sur l’electrique, par le biais d’un seul vendeur! Je suis sur que je peux trouver un mauvais vendeur Tesla… En attendant je vous invite à venir à la concession d’Aix les Bains je vous renseignerai du mieux que je puisse sur la gamme ZE, il y a également un Devred pour que l’on puisse s’habiller…
Intéressant et porteur de réflexion en vrac !
Je me suis plaint dans ces colonnes l’été passé du traitement réservé à Tesla par le « spécial salon » de l’AJ. Cette année, mon voeu est exaucé. Tesla est reconnu comme constructeur « non insolite ».
Ouf. Mais ça en dit long sur la presse écrite auto nationale.
Fort belle auto vue de très près et au feu rouge. Parce qu’ensuite… Un départ de « café-racer » avec un GSXR 1000 en full (et en forme) distancé par ce gros machin, l’ego en prend un coup. Certes pour faire le beau avec 400 cv, le chèque requiert un zéro de plus. Mais quelque chose a bel et bien changé dans le monde motorisé.
Je m’interroge toujours à l’examen de près de cette très belle auto sur l’inconscience de nos constructeurs. La Tesla est un produit achevé, fignolé et au point. Que nous proposent-ils et pourquoi ne réagissent-ils pas de manière pertinente, avec autant de moyens humains et industriels…
Une autre question en forme de réponse à la ligne précédente. La Tesla est seule parce qu’elle constitue un élément prometteur mais isolé d’une filière qu’il faut revoir dès à présent du début à la fin : celle de la production et de la distribution d’électricité. Gros boulot d’Etat en vue, sur une vingtaine d’années.
Cette voiture est un démonstrateur brillant, qui prouve la viabilité du procédé, au moins en bout de chaîne. Et quand la recharge par induction ou par panneau solaire sortiront des limbes…
Y parviendra t-on, et quand ?
La Zoé, que personne ne prenait au sérieux, commence à convaincre. Plus que l’abonnement pour ses batteries et sa perception par le « Réseau ».
Enfin, syndrome Kodak oblige, certains motoristes de renom auront du souci à se faire le moment venu. L’élève français, en délicatesse avec la matière « moteurs » depuis toujours, comme certains avec le sport ou l’anglais, verra sa moyenne remonter, la discipline étant supprimée. C’est la bonne nouvelle du jour.
Cette méchanceté gratuite assénée, j’aurai 75 ans quand le motoriste d’Hammatsu sortira un Gex électrique, s’il a réussi sa reconversion. Doué mais vulnérable…
Donc dans vingt ans, aucun état d’âme pour rouler en Gex (Quoi 75…? -Mais si…) ou en Tesla motorisées par le même bobino électrique Leroy-Sommer.
Alors rendez-vous place Latule en 2037 pour un autre run du dimanche. Gex contre Tesla. Chargées à bloc de la nuit.
« …pourquoi ne réagissent-ils pas de manière pertinente, avec autant de moyens humains et industriels… »
1/ Ce n’est pas les fabriquants de bougies qui ont inventé la lampe electrique.
2/ Parce qu’ils n’ont pas les moyens financiers. Tesla capitalise plus que Renault, PSA et Nissan réunis, sans jamais avoir rapporté 1$. Un miracle a l’américaine impensable ici. C’est d’ailleurs ce qui m’impressione le plus au sujet de Tesla.
[…] hauteurs de la ville. Tiens je viens de croiser à la sortie du parking une Tesla (lire aussi : road trip en Tesla Model S). Puis une autre près du rond point, et une troisième qui me double. J’ai fait 500 mètres et […]
Effectivement elle est belle cette Tesla… et semble tres aboutie, et elle est aussi branchée (dans tous les sens du terme…)
Il y a quand meme une chose dans cet ideal qui me dérange: on parle de développement durable a tout bout de champ, mais quid de la durée de vie de ses voitures électriques? Les gens qui peuvent se permettre d’avoir une Tesla aujourd’hui ne doivent sûrement pas y attacher trop d’importance, car elles sont en leasing donc changeables sans trop problème au bout de 2 ou 3 ans.
Mais dans 10 ou 15 ans, que sera t elle devenue cette belle auto? Quand on voit l’obsolescence des appareils qui nous entoure (tablettes, pc, tel portables), je me dis que les voitures d’aujourd’hui s’ajoute à la liste…
Sans vouloir faire dans le nostalgique, je me dis que les Mercedes (par exemple) d’y a 30 ans (genre la 190 2.3 16 de mon voisin) n’etaient pas construitent dans le meme objectif.
Signe que les temps changent (et heureusement!) mais je trouve qu’on va un peu trop vite… Niko qu’en pensez vous? pour moi nous sommes dans une société de consommation qui se donne bonne conscience à coup de voitures électriques, mais qui achete des fruits d’été en plein hiver….
D’où la batterie en location de la Zoé. Pour à peine plus que le budget carburant mensuel, l’élément majeur de la voiture est garantit à vie. Alors que quand une Tesla de 15 ans aura la batterie hs, elle sera invendable.
Les statistiques de vieillissement d’une batterie de Tesla : A 100 000 kms on perd 2% d autonomie, à 200 000 on perd en tout 3 % …
Avant que ça devienne problématique tu auras changé de bagnole.
D’ailleurs ta bagnole essence ou diesel à 15 ans… Elle est surement morte aussi et si c’est pas encore le cas elle est interdite dans les centre ville…
« ..Elle est surement morte aussi et si c’est pas encore le cas elle est interdite dans les centre ville… »
Mon break Volvo essence a 20 ans et tourne comme une horloge. Elle a été conçue avant la mode des jetables et pourrait bien en refaire autant.
Celles d’apres 97 ne sont pas interdites dans les grands centre ville mais ça ne change rien aux problemes de circulation : bouchons interminables et impossibilité de se garer. Dans toutes les grandes agglo européennes l’ambiance est a la réduction des voies d’acces et des places de stationnement, de l’augmentation des quartiers exclusivement piétons quand ce n’est pas l’interdiction totale de circuler en véhicules privés. Ce n’est pas une critique, juste un constat, et je constate aussi que posseder une Tesla n’y changera rien. C’est meme pire car aux bouchons et aux problemes de stationnement s’ajoute l’angoisse de la borne de recharge introuvable.
Pour tous les autres déplacements, c’est a dire l’essentiel de la surface de l’europe, ma vieille Brique a plus de 700km d’autonomie REELLE été comme hiver, et surtout ravitaille en 5mn pour en refaire autant, y compris dans la campagne profonde. Je ne suis pas pres de succomber aux sirenes électriques ! 🙂
15 ans pour une voiture c’est pas enorme si on a pas l’envie ou les moyens de changer, on peut faire durer… 3p100 a 200000km je demande a voir, quand je vois la vitesse a laquelle mon ipad se vide au bout de 2 ans… mais bon on a bien compris que si on n’adhère pas a l’idee du tout est elec en matiere de voiture, on passe pour des gros nazes.
Amusant ce syndrome Tesla.
Qui se rappelle de la toute première Tesla ? Une Lotus Elise électrifiée qui est déjà un collector.
Pour ma part, je pense que le coup marketing est bon mais que Tesla n’est qu’un assembleur : des batteries lithium qui n’ont rien de révolutionnaire (ils en mettent juste beaucoup), des moteurs électriques qui ne le sont pas plus et des systèmes d’aides à la conduite issus d’équipementiers. Techniquement, n’importe quel constructeur premium est capable de sortir une voiture similaire voire meilleure demain.
Je pense que les « gros » ne sont pas si bêtes et vont tranquillement laisser le petit Tesla défricher le terrain en premier et s’épuiser financièrement à installer des réseaux de recharge.
Dès que Tesla deviendra trop aggressif ils se chargeront de l’étouffer avec la force de leurs outils industriels, de leurs banques d’organes et de leurs réseaux de distribution et de maintenance.
N’oublions pas qu’une voiture hybride est techniquement plus complexe qu’une Tesla… et ils savent déjà tous en faire d’excellentes.
Prenez une « simple » Golf GTE, elle est hybride donc électrique, elle peut se recharger sur une prise, elle peut avoir un cockpit virtuel, elle peut recevoir les mêmes aides à la conduite qu’une Tesla, mais elle répond à la réalité du réseau de recharges en Europe. On ne peut pas donc pas dire que Tesla a 10 ans d’avance… Non ?
Je crains que Tesla ne devienne rapidement le dindon de la farce des GM, Toyota et autres VAG… Rendez-vous dans qques années.
Beaucoup d’aneries et se méconnaisance dans ce propos.
Tout d’abord, Tesla est le seul constructeur à verticalisé son Autopilot depuis qu’ils se sont séparés de MobileEye en 2015 donc non, ce ne sont pas de l’intégration simple d’équipements tierces.
Les batteries sont faites sur design et partenariat avec Panasonic et sont pour l’instant les plus efficaces et les moins chères (modèle 3), notamment aussi grâce à la Gigafactory.
Enfin, j’aime bien le fait de dire que cela n’a rien de compliqué sauf que … ce sont les seuls à faire une berline spacieuse avec de l’autonomie…et ceci depuis 2012 alors qu’aucune concurrente n’est attendue avant 2019 !
Bref, comme le dit l’essayeur, il suffit d’en conduire une pour comprendre qu’elle met toutes les autres voitures au placard et au rang de préhistoire.
Et le meilleur dans tout cela ? C’est qu’en France, en Leasing chez Tesla, si quelqu’un fait 30000km/an (mon cas), une S75D (qui accélère de 0-100 « que » en 4.4s soit comme une Panamera GTS) coûte le même prix par mois que…une Espace 1.6l diesel !!!!